Châteauneuf-du-Pape

Le Pape Jean XXII fait construire au 14ème siècle un château qui devient la résidence d’été des Papes d’Avignon. La présence de la cour pontificale provoque une rapide extension du vignoble. Elle se poursuit au 18ème siècle grâce à l’installation dans le village de quatre négociants et aux achats réguliers des marchands d’Avignon, d’Orange et de Lyon qui revendent ensuite les vins du village dans la France entière. Le conseil municipal interdit aux viticulteurs en 1817 de mélanger leurs récoltes avec des raisins cueillis en dehors de la commune afin de préserver la réputation et la finesse des vins castelpapaux. Les producteurs cultivent treize cépages différents à la fin du siècle pour améliorer sans cesse la qualité de leurs vins en procédant à de multiples assemblages. Le village de Châteauneuf-Calcernier est rebaptisé Châteauneuf-du-Pape en 1893. Certains viticulteurs étrangers au village utilisent au début du 20ème siècle le nom Châteauneuf-du-Pape pour écouler des vins de moindre qualité. Pour mettre fin à cette pratique, les viticulteurs créent un syndicat de défense en 1923 et saisissent le tribunal d’Avignon qui définit le 28 juin 1929 des règles de production applicables aux seuls vins du village (cépages autorisés, délimitation de l’aire de production, titre alcoométrique…). Elles servent ensuite à définir les spécificités de l’AOC Châteauneuf-du-Pape créée en 1936 à la demande des viticulteurs.

Le Bourboulenc, le Vaccarèse, le Cinsault, la Clairette, la Clairette rose, la Counoise, le Grenache blanc, le Grenache gris, le Grenache noir, le Mourvèdre, le Muscardin, le Picardan, le Piquepoul blanc, le Piquepoul gris, le Piquepoul noir, la Roussanne, la Syrah et le Terret noir sont les seuls cépages autorisés. Les ceps reposent sur des sols constitués de galet roulés, d’argile rouge, de calcaire, de sables et de grès.

Les vignes bénéficient d’un climat méditerranéen. L’été est très sec et souvent torride (les températures atteignent souvent trente-quatre à trente-huit degrés). Les précipitations sont relativement faibles (six cent cinquante millimètres par an) et irrégulières. L’ensoleillement atteint deux mille huit cents heures par an. Le Mistral empêche le développement des maladies en asséchant régulièrement l’air et protège le vignoble contre le gel au printemps en créant des flux d’air.